Update : 8 février 2002
STARMANIA


Paroles: Luc Plamondon
Musique: Michel Berger

La préface de Jean-Luc :
Dès 1974 (voire avant :cf PUZZLE en 1971), Michel avait le soucis d'effectuer un travail musical plus approfondi. Le principe d'un concept-album a émérgé (on le retrouvera pour France en 1976 avec Dancing Disco) autour d'un fait divers célèbre à l'époque : l'histoire de Patricia Hearst, fille de milliardaire américain, enlevée avec demande de rançon, et qui tomba amoureuse de son ravisseur (jusqu'à l'épouser quelques années après). Ce "syndrôme de Stokholm" inspira Michel et il composa une histoire autour de ce thème (paroles et musiques) jusqu'a obtenir un Album qu'il alla enregistrer avec France aux Etats-Unis (prémices de Double jeu 18 ans auparavant ?). Mais, à la fin de l'enregistrement, le résultat n'était pas à la hauteur de l'ambition de Michel. Il décida donc de ne pas sortir l'album et de continuer à mûrir son sujet. En attendant, il composa une mini-comédie musicale pour un Numéro 1 des Carpentiers (diffusé le 22/05/76) intitulé "Emilie où la petite Sirène" où il fait chanter à France, mais aussi à Eddy Mitchell, Christophe, Nicole Croisille, Françoise Hardy, Patrick Bouchitey et Martine Kelly des mélodies inédites et acidulées. Michel voulait sortir en parallèle ce conte musical sur disque mais cela n'a pu se faire à cause de nombreux problèmes de droits des contrats d'exclusivité des différents artistes présents sur cette composition. Michel n'a pu donc sortir qu'un 45 tours, le célèbre "Ca balance pas mal à Paris", avec en face B, une des plus jolies chansons interprétées par France : "Le monologue d'Emilie". Les fans n'ont pu découvrir ce petit joyau que récemment, lors d'une rediffusion sur la chaine cablée CANAL JIMMY. Des chansons comme "Qu'il parle en premier", "La leçon de rock'n roll" ou "Je rêve" auraient vraiment méritées d'être gravées sur vinyl, purs fruits de l'inspiration "Bergerienne" de l'époque.
En parallèle, et pour revenir à "ANGELINA DUMAS", sentant que son point faible se situait au niveau du texte, il appela au Canada LUC PLAMONDON dont il admirait la violence et la concision de l'écriture.La suite est connue.
Il reste qu'ANGELINA DUMAS (l'héroîne rebaptisée plus tard CRISTAL) constitue bien l'embryon de ce qu'allait devenir Starmania.Une dizaine de chansons avaient été enregistrées. Rien ou très peu des lignes mélodiques avaient été reprises pour Starmania puisque WEA et Polydor comptaient faire figurer tous les titres de cet Album inédit en bonus dans le coffret CELUI QUI CHANTE paru en 1994. Malheureusement (bien que légitimement), France Gall a été consultée pour la conception de ce coffret et elle a mis son véto sur l'édition de plusieurs titres prévus, dont une bonne partie des chansons d'ANGELINA DUMAS dont elle jugeait (Michel aussi ?) la qualité moyenne. Nous n'avons donc eu qu'un aperçu (4 titres survivants) de cet Album, 20 ans après sa composition. Les titres "A qui donner ce que j'ai" (pur style Berger, tout comme on aime) et "Au revoir Angelina" se détachent. Un autre titre, "Comme des loups" avait été remixé dans le but éventuel de le sortir en simple, projet finalement abandonné (accueil timide des radios ?). Il est à noter que France a quand même eu la bonne idée de terminer son spectacle de Novembre 96 à l'Olympia par le titre "A qui donner ce que j'ai", sur lequel elle pouvait se laisser aller aux gimmicks et aux litanies qu'on aime tant sur la fin de la chanson. Il est vrai que si la musique est bonne, les textes n'ont pas la force de la teneur du récit. Tout est douceur où l'on ne sent pas le monde de brutes que Michel voulait décrire. L'idée de faire appel à un auteur adéquat pour le sujet était donc indispensable. Luc a prouvé en relevant ce défi qu'il était bien l'homme de la situation, et qu'il n'usurpait pas 50% du succès de Starmania.
45 tours extraits de la version originale :